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Quels sont les fondements scientifiques de l’ostéopathie ?

Dans de nombreuses études ou articles plus ou moins médicaux, on peut souvent lire que peu d’études ont évalué correctement la « pseudo-science » ostéopathique. C’est d’ailleurs ce que tend à conclure un rapport de l’INSERM ayant effectué une méta-analyse (recueil d’un maximum d’expérimentations) cherchant à mesurer l’efficacité de l’ostéopathie, et concluant que trop peu d’études scientifiques sont valables à ce jour pour valider la meilleure efficacité d’un traitement ostéopathique par rapport aux traitements usuels.

Mais comme le souligne Roselyne Lalauze-Pol DO en commentaire de ce rapport, « si l’intitulé se rapporte à l’ostéopathie, une grande partie de l’argumentation du rapport de l’INSERM est basée sur la chiropraxie. Les différences entre les deux pratiques sont importantes tant sur les techniques, le diagnostic (…) que sur le nombre de consultations (peu de consultations 2-3 en ostéo contre le plus souvent de multiples consultations en chiro, une dizaine, parfois plus), ce qui semble être un vrai facteur de confusion ». D’autres méta-analyses, grandes études visiblement passées inaperçues, sont cependant favorables à l’ostéopathie.


Elle ajoute à juste titre que « contrairement à la Médecine qui a construit sa pratique pendant des siècles sur l’observation clinique avant de passer progressivement à la recherche scientifique basée sur les preuves, l’Ostéopathie a moins de 150 ans, et malheureusement alors que l’observation clinique n’a pas recueilli suffisamment de données, il nous est demandé de faire d’emblée des protocoles correspondant à l’evidence based medecine ».


Deux limites principales se retrouvent dans la recherche en ostéopathie:

  • d’un côté, l’impossibilité de « double aveugle » pour objectiver l’efficacité d’un soin en ostéopathie: en effet, contrairement à une étude médicamenteuse où un médecin peut proposer une même pilule (traitement ou placebo) sans savoir ce qu’elle contient, un ostéopathe ne peut pas ne pas savoir s’il effectue un traitement ou non. La recherche en ostéopathie partage cette difficulté avec bon nombre de disciplines comme la chirurgie, la masso-kinésithérapie, la dentisterie, la psychothérapie, la podologie,… En réponse, de nouvelles méthodes d’évaluation sont proposées depuis les années 2000, mais peinent encore à s’imposer.
  • de l’autre côté, ces recherches écartent souvent les études traitant de l’efficacité de traitement loco-régionaux (une simple « manipulation vertébrale » par exemple,…), qui ne suffisent pas seules à justifier de l’efficacité de l’ostéopathie car l’ostéopathe ne se contente jamais d’une manipulation pour soulager une plainte (une simple manipulation vertébrale ne suffit souvent pas à soulager durablement ce niveau douloureux du dos). L’effet loco-régional de ces manipulations est toutefois bien reconnu aujourd’hui et ne peut être mis de côté.

Plus récemment, Charles Antoine Schwerer a piloté une étude réalisée par le cabinet Astérès (fondé en 2006 par l’économiste Nicolas Bouzou pour tisser des liens entre les sciences économiques et les problématiques opérationnelles): il a fait la démonstration en avril 2019 que l’ostéopathie, associée à des prises en charge médicales traditionnelles, a un bilan économique positif en matière de lombalgies et de cervicalgies. 


L’ostéopathie se présente tout de même aujourd’hui comme une pratique ancienne, et de nombreux travaux ont démontré l’existence de systèmes réflexes neurologiques entraînant des variations de seuils de réponses pour la contraction des muscles, un changement de la qualité de la peau et de la fonction des viscères,… La recherche sur ces données scientifiques évolue à grands pas dans des pays comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni,… où l’ostéopathie jouit depuis longtemps d’une reconnaissance d’Evidence Based Medicine -une ostéopathie scientifiquement approuvée- et donc de moyens de recherches infiniment plus conséquents (nommons entre autres les travaux importants d’Irvin Korr). Il reste un gros travail de recherche mais l’ostéopathie trouve de plus en plus sa place dans les équipes pluridisciplinaires médicales, et les jeunes professionnels ostéopathes sont formés et sensibilisés aux enjeux  scientifiques à venir (des comités de recherche sont nés dans des écoles comme l’Institut Dauphine d’Ostéopathie pour accompagner les étudiants dans la mise en place de mémoire expérimentaux de fins d’études).

Exemple de corps médical donnant de plus en plus d’importance aux consultations ostéopathiques: l’accompagnement de patients atteints de cancers.

Par ailleurs, l’ostéopathie est souvent accusée de s’inspirer de philosophies voire de spiritualités parfois fumeuses. Or si l’on peut parler de « philosophie ostéopathique » pour exposer la démarche de réflexion critique et de questionnement sur la connaissance de l’être humain proposée par notre métier, les décrets cadrant la formation des jeunes ostéopathes enracinent la pratique sur des matières scientifiques médicales strictes (comme la psychologie par exemple), mais sans aucune initiation à la philosophie, et encore moins à la théologie, etc…

Autre reproche souvent opposé à l’ostéopathie est que nous prétendrions soigner tout types de maladies. Or cela est faux: l’ostéopathie n’affirmera jamais soigner des maladies organiques. Les ostéopathes défendent le fait qu’en redonnant un maximum de mobilité à l’ensemble des structures du corps (en traitant des problèmes fonctionnels et non pathologiques donc), ils lui offriront de meilleures chances de lutter avec succès contre certaines pathologies, ou d’accompagner certains traitements sans s’y substituer.

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