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Souvent perçu comme le signe d’efficacité d’une technique, parfois appréhendé (et quelques fois à juste titre suite à des manipulations brutales de thérapeutes non compétents), qu’il soit exigé ou refusé par le patient, à quoi correspond le craquement d’une articulation ?
Physiologiquement, le « crack » produit par le mouvement d’une articulation vient du fait qu’elle est constituée d’un espace liquide inextensible, la cavité synoviale. Lors de l’étirement contraint de cette cavité, la diminution puis l’augmentation de la pression va concentrer le gaz dissout dans le liquide synovial en une bulle d’air qui va soudainement « éclater » :
« Quand nous tirons sur une articulation synoviale, la pression du liquide diminue, car ce dernier occupe soudainement un plus gros volume. Ce liquide s’évapore et une bulle gazeuse apparaît lorsqu’une certaine pression est atteinte.
A ce moment, les surfaces articulaires opposées se séparent brusquement jusqu’à la limite imposée par la capsule articulaire. Lorsque les deux surfaces articulaires sont séparées, la pression dans l’articulation excède celle de la bulle gazeuse qui est alors aplatie et produit un bruit de craquement.
L’écrasement de la bulle (la mise à plat) forme de nombreuses bulles plus petites qui reviennent graduellement en solution. L’articulation ne pourra produire aucun autre craquement avant que les bulles ne disparaissent et que le gaz soit complètement dissous, soit une durée d’environ 20 à 30 minutes. »
« Principes d’Anatomie et de Physiologie », Tortora/Grabowski, Deuxième Edition Française, DeBoeck Université 1994
Associé à ce phénomène de « cavitation » créant le bruit articulaire, l’augmentation de l’espace articulaire de repos va garantir une plus grande amplitude immédiatement après le craquement, et ce jusqu’à la totale réabsorption des bulles de gaz dans le liquide synovial, offrant une sensation de meilleure mobilité et de confort pendant 20 à 30 minutes.
Pourquoi l’ostéopathe fait-il craquer : quel est le but du craquement en ostéopathie ?
Bien que le bruit articulaire d’un « auto-craquement » soit le même que celui des manipulations ostéopathiques, ces manipulations n’ont pas du tout le même enjeu. Tout le monde a déjà fait l’expérience du craquement des doigts : il y a ceux « qui se font craquer » par habitude, et ceux qui ne supportent pas de les entendre ; mais est-ce dangereux, notamment pour les articulations ?
L’inquiétude d’une atteinte des cartilages, comme de l’arthrose, due aux craquements répétés est infondée : il n’existe aucun risque pour les articulations, si ce n’est de leur donner de plus en plus de laxité (donc potentiellement de moins bien les protéger)… Et de donner envie de continuer de se faire craquer par automatisme, énervant votre voisinage !
Le principal risque réside en fait dans les craquements (du dos) avec des grands bras de levier, en se tordant à l’aide du poids de vos jambes ou de votre buste, vous risquez un jour de mal jauger les forces que vous exercez sur vos articulations, et de dépasser leur mobilité physiologique, entrainant ainsi un spasme musculaire… Certes bénin, mais vous aurez gagné un bon mal de dos !
Comme pour ouvrir une vieille fenêtre, l’ostéopathe a le choix entre mobiliser rapidement l’articulation dans le sens de son verrouillage (tirer la fenêtre vers soi), ou bien rentrer dans le mouvement contraint, pour trouver une fine voie de passage afin de restaurer l’amplitude normale de l’articulation (jouer plus lentement sur le jeu que peut offrir la poignée de la fenêtre !).
L’ostéopathie comporte de nombreuses techniques visant toutes à redonner de la mobilité aux différentes articulations. Les techniques structurelles d’HVBA consistent à effectuer une mobilisation en Haute Vélocité Basse Amplitude de deux segments articulaires, soit des manipulations rapides en respectant les limites physiologiques des articulations ; ces techniques sont indolores quand elles sont bien effectuées !
Lors d’une manipulation contre le mouvement verrouillé d’une articulation, le jeu de pression exercé sur la cavité articulaire (par exemple entre deux vertèbres) va écraser la bulle d’air créée de la même manière que le fait d’appuyer sur ses doigts. Mais alors que l’augmentation de l’amplitude des articulations est donc transitoire lors des auto-craquements, la manipulation ostéopathique a pour but de « surprendre » la boucle d’information neuromusculaire par l’étirement brusque des fibres musculaires, afin de réétalonner pour de bon la position de repos de l’articulation (shunter ainsi le réflexe existant entre informations de sensitivité et réponse motrice, qui maintenait jusqu’alors l’articulation dans sa restriction de mobilité).
Le but de la technique structurelle ostéopathique en « trust » n’est donc pas le craquement en soit : elle vise à corriger durablement un défaut de mobilité par son impact sur le pilotage des muscles contrôlant la mobilité des articulations. Elle ne doit jamais faire mal, n’hésitez pas à parler de vos appréhensions à votre ostéopathe afin qu’il s’adapte à vos attentes, comme s’efforce de le faire Nicolas Blaise – Ostéopathe D.O à Olympiades Paris XIII.
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